Slow entrepreneuriat et freelancing
Qu’est-ce que le slow entrepreneuriat dont on entend de plus en plus parler ? Piliers, manières de tendre vers ce nouveau modèle business, réflexions
Le slow entrepreneuriat : entreprendre autrement
Le slow entrepreneuriat, ou slowpreneuriat dans sa version contractée, a le vent en poupe depuis quelques années. Face à un monde du travail où les burn-out sont de plus en plus nombreux et la quête de sens imprègne la vie professionnelle, il va de soi que les modèles classiques de travail ne conviennent plus. Et ce, aussi dans l’entrepreneuriat.
Slow Food, Slow Business, Slow Work ; tout semble ralentir aujourd’hui. Et cette volonté d’arrêter de s’épuiser mentalement et physiquement tout en remettant au centre de son entreprise le plaisir et la créativité touche également les entrepreneuses, qu’elles soit freelances, solopreneurs ou cheffes d’entreprise.
Alors, c’est quoi les principes du slowpreneuriat ? Comment faire pour combiner joie, sens, rentabilité et développement de son business?
On t’explique tout dans cet article qui parle de slow freelancing, de sens et d’un mode de vie bien plus large que la simple sphère entrepreneuriale.
C’est quoi le slow entrepreneuriat ?
Il n’existe pas une seule définition figée du slowpreneuriat même si Emilie Grau, la fondatrice de Slowpreneurs, se revendique comme étant la créatrice de ce terme en 2017.
À ses yeux, le ralentissement de l’activité n’est pas le seul paramètre, il faut également tendre vers une activité régénératrice qui met au centre la protection du vivant à toutes les échelles.
C’est pour cette raison que la volonté du slowpreneuriat ne peut mettre de côté les implications sociales, engagées et parfois militantes. Il s’agit de créer des entreprises qui ont du sens pour les personnes qui les fondent mais aussi pour l’économie dans laquelle elles s’insèrent.
Le slow entrepreneuriat c’est donc un tout :
- Remettre le plaisir au centre de son entreprise et privilégier la créativité et l’intuition au quotidien (dans ses stratégies marketing, dans ses services…).
- Chercher la rentabilité et la pérennité pour aider un plus grand nombre : il ne s’agit pas de travailler à perte ou de transformer son entreprise en simple hobby.
- Entreprendre autrement en ralentissant et en réfléchissant à la manière d’être à son compte, pour soi et les autres, le vivant.
Le slow entrepreneuriat, ce n’est donc pas seulement travailler moins, mais mieux comme le dit Laure de Ma Slow Boîte. Il s’agit d’atteindre ses objectifs en s’écoutant et en privilégiant une entreprise sociale et juste.
Les 3 avantages d’un slow business
Ralentir la cadence, ça a forcément du bon quand vous sentez que vous êtes épuisée physiquement et mentalement. Faire des choix sans vraiment avoir le temps d’y réfléchir, ce n’est pas la meilleure technique pour faire durer son entreprise sur le long terme.
Comme on le dit souvent : l’entrepreneuriat est un marathon et non un sprint.
1. Meilleure qualité de vie sans burn-out
Bien évidemment, priviliégier un rythme moins intense dans son entreprise permet d’avoir plus de temps pour soi, et d’avoir surtout du temps de qualité. Et ça, pour éviter le surmenage, et faire baisser sa charge mentale c’est non négligeable.
Moins de stress ou de culpabilité car vous savez où vous allez et à quel rythme, tendre vers un slow business permet de chercher l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Et il ne s’agit pas uniquement de mieux s’organiser au quotidien.
Ce modèle entrepreneurial est parfait pour les mumpreneurs qui souhaitent alléger leur planning et passer plus de temps avec leurs enfants et leurs proches.
2. Plaisir, engagement et créativité pour être alignée
Lancer son entreprise, c’est clairement les montagnes russes. Les moments de kiffe sont suivis de moments de doutes. Et c’est normal.
Mais là où ça devient inquiétant c’est quand vous effectuez uniquement des tâches qui nous semblent rébarbatives, que vous n’avez plus la petite étincelle lorsque vous vous levez le matin, ou que vous avez l’impression d’être au bout du rouleau.
Vouloir ralentir dans son entreprise n’est pas synonyme de paresse ou de fainéantise. Au contraire, il va falloir être d’autant plus efficace et réussir à déléguer et automatiser les tâches qui le peuvent pour garder l’essentiel et un planning non surchargé. Pour cela, des outils tels que Notion peuvent être très utiles.
Questionner ses motivations profondes va vous permettre de retrouver votre pourquoi, votre enthousiasme et votre créativité car vous aurez le temps d’avoir le temps. Être alignée avec ses valeurs est donc essentiel pour un slowpreneuriat réussi.
3. Le vivant pris en compte
Votre vivez de l’éco-anxiété et notre futur vous paraît un peu sombre ? Votre entreprise peut participer au bien commun et agir pour la protection du vivant lorsque que vous mettez en avant un développement durable et responsable de vos activités.
Mais cette protection du vivant peut aussi s’exprimer dans la justice sociale ou la lutte contre les diverses oppressions : sexisme, racisme, grossophobie, validisme…
L’ambition originelle du slowpreneuriat promue par Emily Grau est d’avoir une entreprise régénératrice, qui n’épuise donc pas les ressources. Mais on peut considérer que cette volonté d’agir grâce à son entreprise s’étende d’une manière plus large aux différents aspects sociaux.
Comment devenir slowpreneur ?
Comment faire pour adopter un slow business ou bien ralentir un peu et injecter des réflexions engagées dans son entreprise ?
S’écouter
Un des piliers du slow entrepreneuriat c’est l’écoute de soi et l’acceptation. Nous sommes habitué·es au modèle classique du travail de 9h à 18h du lundi au vendredi mais cela ne correspond pas à tout le monde.
Plusieurs outils intéressants peuvent être utilisés dans l’entrepreneuriat pour en apprendre plus sur son profil :
- le Human Design
- le chronotype
- le test MBIT des 16 personnalités
L’important rester de trouver un équilibre qui permet d’allier créativité, valeurs et rentabilité. Que vous soyez du soir ou bien tôt le matin, le slowpreneur privilégie l’écoute de soi pour trouver son flow créatif.
Parfois, rien ne sert de forcer quand vous n’êtes en état de travailler. Il vaut mieux prendre une journée off pour revenir en pleine forme le lendemain que pousser et passer deux journées très moyennes.
Écouter son rythme permet d’avancer avec bienveillance, en pleine conscience à son rythme, qu’il soit linéaire ou entrecoupé.
Questionner son business modèle
Une entreprise, même si elle cherche à agir pour le vivant, doit tendre vers la rentabilité sinon elle ne peut pas exister. Puisque un des motifs du slowpreneuriat est de ralentir pour éviter de courir après son temps, questionner son business model est essentiel.
Cela ne veut pas forcément dire que vous allez être obligée de créer des produits digitaux pour avoir des “revenus passifs” ou de faire du coaching de groupe pour vous dégager du temps.
Il faut simplement vous demander ce qui vous permettrait d’atteindre vos objectifs tout en ralentissant ou allant à l’essentiel.
Analysez :
- vos tarifs
- vos services
- la récurrence de vos missions ou non
- votre cible
- votre organisation actuelle
- les tâches à déléguer
À partir de là vous pourrez voir les choix stratégiques à prendre.
Mettre en place une slow communication ou avoir un slow marketing
Développer son business sans marketing reste tout simplement impossible. C’est pour cela qu’il est nécessaire d’incorporer cela dans sa réflexion de slowpreneuriat.
Aujourd’hui, la communication sur les réseaux sociaux demande des contenus de plus en plus réguliers, axés toujours plus sur la vidéo. Sauf que c’est le format le plus énergivore qui existe. Et c’est quelque chose à prendre en considération lorsque les engagements pour la protection du vivant entrent en compte dans la construction de son entreprise.
Un slow marketing s’appuiera donc sur un principe fondamental : la qualité plutôt que la quantité. Et cela vaut pour tout dans le slowpreneuriat. Il vaut mieux avoir moins de clientèle mais de meilleure qualité qu’énormément de petites missions que vous avez acceptées par obligation.
Un rythme plus ralenti et réfléchi de communication peut se faire grâce à des formats qui se prêtent moins à l’instantané des réseaux sociaux, comme le podcast ou la newsletter par exemple.
Prendre en considération le vivant
Faire attention aux matériaux utilisés, aux outils privilégiés et l’éthique qui se niche derrière est primordial quand on place la protection du vivant au centre de ses engagements.
Il faut alors prendre le temps de choisir ce qui vous convient vraiment et qui répond à cette envie de faire moins mais mieux. Qu’est-ce qui correspond à vos engagements et vous permet tout de même d’atteindre vos différents objectifs business ?
Le slow entrepreneuriat : un vrai choix de vie
Ralentir dans son business et vouloir entreprendre autrement que les modèles traditionnels avec les 55h hebdomadaires permet d’avoir du temps pour soi, pour les autres, pour ses passions et pour ne rien faire.
Dans une société capitalise aux injonctions de productivité et d’organisation toujours plus enfermantes, questionner tout ça devient un vrai acte engagé.
Vous trouvez du sens à votre entreprise et votre quotidien sans épuiser vos ressources ou celles de l’environnement. C’est un modèle d’entreprise plus humain où le sens est plus important que l’argent à tout prix.
Pour autant, si vous n’êtes pas du tout slowpreneur dans l’âme ou que vous n’avez tout simplement pas les capacités pour l’être car vous êtes dans de grosses périodes de rush, pas de culpabilité !
Il ne faut pas que cela devienne une nouvelle injonction entrepreneuriale et l’important reste de se construire une entreprise dans laquelle vous êtes à l’aise et qui dure sur le long terme.