S’affirmer au travail

Dans sa vie professionnelle, l’affirmation de soi au travail est importante quand on est une femme ou que l’on fait partie d’une minorité de genre. Et c’est d’autant plus vrai lorsque l’on entreprend.

Monter sa propre boîte demande d’avoir confiance en soi et de posséder un certain état d’esprit. Entre l’incertitude des mois qui vont arriver, les nouvelles idées qui se succèdent à la vitesse de la lumière ou les peurs concernant l’aspect financier, s’affirmer au travail quand on est entrepreneuse fait avancer avec plus d’assurance.

Mais tout n’est pas qu’une question de mindset ou de pensée positive pour réussir à s’affirmer. Ça serait trop beau.

Entre la misogynie ambiante, les micro-agressions sexistes quotidiennes, les dévalorisations et le manque de confiance en soi ; difficile de réussir à s’affirmer entièrement et prendre sa place.

Dans cet article, il ne s’agit pas de renforcer la culpabilité avec des conseils qui ne détricotent pas le vrai fond du problème : le patriarcat. Aller de l’avant peut se faire seulement lorsque l’on ose et comprend les freins structurels.

Comment s’affirmer au travail quand on est entrepreneuse ? Pourquoi c’est encore plus important d’oser être soi pour les femmes ? C’est quoi la différence entre s’affirmer et s’imposer ?

Dans cet article nous allons balayer ces thématiques en différentes parties :

• Ça veut dire quoi s’affirmer ?
• 5 raisons qui doivent pousser les femmes à s’affirmer au travail.
• 5 conseils pour réussir à s’affirmer sans s’imposer quand on est entrepreneuse.

Ça veut dire quoi s’affirmer ? Définition.

La définition de l’affirmation de soi peut paraître évidente au premier abord. Pourtant, c’est assez complexe.

S’affirmer, d’après le dictionnaire Larousse, c’est assurer fermement la véracité de quelque chose et/ou se manifester nettement. Il y a donc l’idée que s’affirmer, c’est dire vraiment ce que l’on pense, avec un certain aplomb et sans hésitation.

Pour y arriver, il faut donc avoir de la confiance et de l’estime de soi. Même si les deux n’englobent pas la même chose, elles sont intrinsèques à l’affirmation de soi au travail ou dans la vie de tous les jours et participent à l’épanouissement.

Petit instant déculpabilisation : vous n’êtes pas OBLIGÉES de vous affirmer à tout prix si cela vous met plus mal à l’aise qu’autre chose. Essayez de ne pas tomber dans les injonctions culpabilisantes et les pensées négatives et dévalorisantes.

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Avant même de rentrer dans le pratique, clarifions un point : le mindset pour réussir dans l’entrepreneuriat féminin est important pour réussir et s’épanouir.

Mais tout n’est pas qu’une question de peurs, de freins ou de croyances limitantes. Des obstacles tangibles et réels sont bien présents, et pas seulement dans la tête.

1. Répondre au mansplaining

S’affirmer au travail permet de faire face au mansplaining des collègues de bureau, de l’incubateur ou des réseaux.

Né en 2010 d’une contraction entre “man” (homme) et “explaining”(explications), ce terme retranscrit l’idée que les hommes expliquent des choses aux femmes avec un ton paternaliste alors qu’elles sont plus expertes sur le sujet que ce dernier.

Un exemple ?

Un homme qui explique la douleur de règles à quelqu’un de menstruée.

C’est Rebecca Solnit qui a démocratisé le concept avec un article intitulé “Men explain things to me”. Elle raconte une expérience vécue : un homme lui explique le concept et les intentions de l’auteur dans un livre qu’il vient de lire. Elle a beau essayé de lui dire qu’elle en est l’autrice, il ne la laisse pas en placer une.

2. Contrer le manterrupting

Après le mansplaining, le manterrupting. Mélange entre “man” et “interrupting”, il s’agit de ces hommes qui coupent la parole à leurs interlocutrices en raison de leur genre.

Fait de façon pas toujours consciente, ces interruptions représentent de micro-agressions sexistes quotidiennes. En dessous se cache l’idée que les hommes sont les seuls détenteurs du savoir et qu’ils sont à l’origine des meilleures idées.

S’affirmer au travail, que ça soit en réunion d’entreprise, ou bien derrière son écran quand on est entrepreneuse, permet de couper l’herbe sous le pied à ces hommes qui interrompent la parole et aller de l’avant. Mais surtout, de faire valoir les droits d’auteurs de l’idée originale car souvent les manterrupteurs s’approprient ou déforment les idées en même temps.

On ne dit pas que tous ces hommes incarnent le mal absolu à faire ce genre de pratiques. Ce sont des biais sexistes et inconscients, la plupart du temps, qui dictent leurs comportements.

Cela peut être compliqué de vaincre sa timidité pour riposter face à ce genre de comportement, et c’est normal.

3. Dire au revoir à son syndrome de l’imposteur

Ah le syndrome de l’imposteur, ou plutôt de l’impostrice ! Grand classique dans l’entrepreneuriat, il touche encore plus sévèrement les femmes entrepreneures.

Souvent le résultat d’un manque de confiance en soi, dans les idées et la légitimité qu’elles ont de proposer de telles choses, ce syndrome peut vite devenir un frein pour avancer.

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4. Prendre la place qu’elles méritent

Et quand on dit prendre la place qu’elles méritent, cela veut dire :

• physiquement ;
• avec leurs entreprises ;
• dans leurs prises de paroles.

Aujourd’hui encore, trop peu de femmes ou personnes de minorités de genre osent entreprendre ou sortir des clous du salariat. Entre manque de confiance, freins physiques et mentaux, regard des autres, il peut être difficile de réussir à se lancer, surtout lorsque l’on est timide.

5. Sortir des stéréotypes de genre et les clichés

Un des principes les plus importants pour réussir à s’affirmer quand on est entrepreneuse, c’est de comprendre les différents stéréotypes et clichés qui entourent l’entrepreneuriat féminin.

Parce qu’un homme qui dit tout haut ce qu’il pense, qui annonce clairement ce qu’il veut et la direction qu’il souhaite emprunter est perçu comme fort, entreprenant et courageux.

Une femme qui fait la même chose peut vite être cataloguée comme hautaine, trop carriériste ou masculine. On peut dire d’elle qu’elle est trop intimidante ou pas assez douce.

Et c’est sans doute une des raisons qui les poussent à ne pas trop s’affirmer, entre clichés de la douceur, don de soi et bienveillance. Pourtant, reprendre confiance en soi n’est pas négatif, c’est une très bonne chose. Croire en soi est un acte politique dans une société oppressive.

5 étapes pour s’affirmer en tant qu’entrepreneuse

Mais alors comment faire, concrètement, pour réussir à s’affirmer au travail quand on est entrepreneuse ?

1. Comprendre les mécanismes qui se jouent

Il faut comprendre que ces situations ne sont pas individuelles. Elles sont systémiques et le reflet d’un système patriarcal et raciste. Il faut bien comprendre que chaque personne s’insère dans une société physique et matérielle où les oppressions sont réelles et quotidiennes.

Ce n’est donc pas de la faute de chacune si l’affirmation de soi est difficile. Les pensées positives seules ou les compliments ne sont pas toujours les plus efficaces pour reprendre confiance et s’affirmer pleinement.

Comprendre les mécanismes qui se jouent dans certaines situations permet de renforcer sa confiance en soi, de déculpabiliser et donc s’affirmer au travail.

Ce n’est pas de votre faute si vous n’arrivez pas à vous affirmer autant que vous le souhaitez. Les femmes n’ont pas été éduquées à crier sur tous les toits et à soutenir leur vision.

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2. Gagner en confiance en soi

Une fois cette prise de conscience que les mécanismes qui se jouent sont insidieux, c’est plus facile d’être capable de gagner confiance en soi.

Quelques actions à mettre en place pour se sentir légitime et augmenter sa confiance :

• écouter son intuition et son ressenti ;
• rester fidèle à ses valeurs et la vision que vous avez pour votre entreprise ;
• se sentir légitime, si vous avez eu cette idée c’est qu’il y a sans doute matière à creuser.

Et dernièrement, imprimez cette phrase de l’autrice racisée Sarah Hagi et accrochez-la sur votre frigo :

“Seigneur, donne-moi la confiance d’un homme blanc médiocre.”

3. S’affirmer sans s’imposer en devenant assertive

Si vous vous affirmez trop peu, il ne faut pas tomber dans le penchant inverse : s’imposer avec force. S’affirmer au travail quand on entreprend, que ça soit dans son management ou avec ses différents interlocuteurs (banque, prospects, comptable…) peut se faire de manière assertive.

L’assertivité qu’est-ce que c’est ?

C’est tout simplement l’art de faire passer des messages, souvent difficiles ou inconfortables, sans passivité mais sans agressivité non plus.

Pour cela, il faut être sûre de soi et de ce que l’on demande, être alignée avec les raisons derrière et se sentir légitime.

4. Oser prendre des risques

Sortir de sa zone de confort reste un bon moyen de s’affirmer au travail. En plus d’apprendre de nouvelles compétences, cela permet d’explorer de nouveaux horizons et donc d’élargir son cercle de confort.

Enrichir ses connaissances est un bon moyen de s’affirmer. Vous devenez experte dans votre domaine, vous rencontrez d’autres personnes avec qui vous pouvez confrontez vos points de vue et c’est donc un apprentissage perpétuel.

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5. S’entourer de paires : la force de Sorority Club

Rien de mieux pour oser s’exprimer et être certaine de ses choix que de s’entourer de personnes qui comprennent ce que l’on vit. Intégrer un réseau entrepreneurial féminin peut donc s’avérer salvateur.

En plus de pouvoir être aidée par d’autres personnes qui ont des compétences complémentaires, cela permet de se soutenir dans des moments difficiles tels que la maternité, faire preuve de sororité et sortir de la rivalité féminine toxique.

Vous souhaitez rejoindre un réseau féminin et féministe pour ne plus vous sentir ? Sorority Club vous ouvre grand les bras et vous accompagne pour péreniser votre entreprise.