L’adelphité au travail

Qu’est-ce que l’adelphité ? En quoi est-ce que ça diffère de la sororité? Voici quelques réflexions pour allier féminisme et entrepreneuriat.

5 conseils pour mettre plus d’adelphité dans sa vie

Aujourd’hui, dans les manifestations ou sur les murs de certaines grandes villes où les colleuses sont présentes, on peut lire “Égalité, Liberté, Adelphité”. La fraternité disparaît au profit d’un mot qui met en avant l’indistinction des genres et donc une plus grande égalité.

La sororité femmes commence petit à petit à faire partie de notre vocabulaire depuis maintenant quelques années. Mettant au placard la rivalité féminine, elle tente de déconstruire la misogynie intériorisée chez chacune, résultat de la domination masculine, que ce soit au travail ou dans sa vie personnelle.

Sauf que ce terme de “sororité” a ses limites, d’où l’utilisation encore naissante d’adelphité.

Quelle est la définition de l’adelphité ? Comment être un·e meilleur·e adelphe ? Dans cet article on vous livre 5 conseils pour mettre plus d’adelphité dans sa vie, même au travail.

Crédits photos : PICHA Stock - Pexels

L’adelphité : définition

L’adelphité vient d’un mot grec “adelphós” qui signifie “utérin”. À l’origine, il englobe toutes les personnes qui sont nées des mêmes parents sans distinction de genre ou de sexe. Cela qualifie donc les frères comme les sœurs.

Son équivalent anglais serait “sibling” qui désigne à la fois un frère, une sœur ou bien un frère et une sœur.

Ce terme neutre, ou bien épicène, est utilisé principalement dans les milieux militants féministes, queers et intersectionnels. Il permet d’unifier les voix cisgenres, transgenres ou non-binaires et de sortir des limites que proposent les termes “fraternité” et “sororité”.

La parité et la libération des femmes ne sont plus les seuls enjeux pour les luttes féministes actuelles qui s’inscrivent dans féminisme intersectionnel, anti-raciste et écologique.

Les problématiques du mot fraternité :

  • une amitié masculine qui renvoie à la toxicité sexiste des boys club ;
  • une amitié virile où l’entre-soi passe avant tout ;
  • une hiérarchie dominante où les oppressions sont perpétuées.

Le terme de sororité soulève également des questionnements :

  • ce sont des mouvements pour les femmes qui sont majoritairement blanches et cisgenres ;
  • la binarité du terme exclue les personnes trans ou non-binaire ;
  • souvent le “féminin sacré” est mis au cœur de cet entre-soi qui tombe donc dans l’essentialisation.

1. Comprendre l’origine des mécanismes

Pour adopter une posture d’adelphe, c’est important d’avoir une approche féministe qui cherche à détricoter les mécanismes qui perpétuent les oppressions.

Parce que chacun et chacune vit dans un système patriarcal, raciste et capitaliste, les expériences individuelles sont le fruit d’un problème systémique. Tout n’est pas le fruit et la faute d’une seule personne, et malheureusement les expériences ne sont pas des cas isolés.

Comprendre cela permet de s’inscrire dans une pensée systémique qui déculpabilise et détricote ce qui peut paraître “normal” mais qui ne l’est pas.

Oui, je parle de toutes ces blagues sexistes que vous avez pu rencontrer depuis votre adolescence. Tout ça, ce sont des micro-agressions sexistes.

Crédits photos : Ono Kosuki - Pexels

2. Ne pas se sentir menacée par les autres

Ce système patriarcal et misogyne perpétue la compétition féminine. Depuis l’enfance on en a de nombreux exemples. Entre la pop culture qui met en avant des figures qui se font la guerre entre elles, et les cours de recréation où se jouent en vrai ces schémas, la rivalité féminine est bien tangible.

La misogynie intérieure est activée lorsque l’on entend des phrases telles que “tu n’es vraiment pas comme les autres filles.” C’est la preuve que l’objectif de chacune est d’avoir l’approbation masculine et de se défaire des caractéristiques dites “féminines” alors que la société demande à être une “bonne” fille. Le syndrome de la Schtroumpfette est très parlant.

À lire : le dernier livre d’Elisabeth Cadoche et Anne de Montarlot, En finir avec la rivalité féminine, éd. les Arènes, 2022.

3. Sortir de la concurrence : la preuve ultime d’adelphité

Une fois que l’on a compris les mécanismes qui poussaient à mener cette guerre pour l’apparence, la réussite ou le pouvoir, plus besoin d’avoir le syndrome de la reine des abeilles.

L’entraide avec une dimension d’adelphité permet d’aller plus loin, ensemble. Inutile d’écraser les autres pour réussir, surtout dans l’entrepreneuriat.

Chaque personne a sa propre expertise, ses domaines de prédilection et surtout sa personnalité. Les autres ne sont plus des concurrent·es mais deviennent des collègues.

4. Travailler de préférence avec des entrepreneuses

Travailler avec des personnes de minorités de genre permet de leur donner de la visibilité, mais également une rémunération et une légitimité dans leur travail. Ce choix est politique et n’est pas forcément de la discrimination positive à proprement parler.

Il s’agit plutôt de porter attention aux personnes avec qui l’on veut travailler, qu’elles soient freelances ou non. De les écouter, sincèrement et de voir les compétences et qualités qu’elles mettent bien souvent moins en avant comparé aux hommes.

Souvent, rentrer dans un réseau business féminin aide à rencontrer ces personnes engagées, douées dans leur travail et avec qui l’on partage des valeurs et des idées.

Crédits photos : George Milton - Pexels

5. Rejoindre un réseau féminin d’entrepreneuriat qui prône l’adelphité : l’exemple de Sorority Club

Sorority Club, c’est avant tout un réseau business féministe. On se pose des questions sur l’entrepreneuriat féminin, mais aussi sur le meilleur choix entre les mots entrepreneure ou entrepreneuse. Mais là n’est pas vraiment le sujet.

Le plus important à nos yeux : aider les entrepreneur·ses dans leur business. Que ça soit avec des coachings business qui accompagnent chacun et chacune à pérenniser son entreprise ou bien des rencontres virtuelles pour sortir de l’isolement, Sorority Club met tout en œuvre pour vous épauler.

Prêt·e à rencontrer d’autres entrepreneuses, qu’elles soient mumpreneurs ou non, pour partager sur votre quotidien de freelance ? Rejoignez Sorority Club, le réseau entrepreneurial féministe.

Publié le
October 9, 2024
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