La sororité dans l’entrepreneuriat

’est quoi la sororité ? Comment la mettre en place, ainsi que le féminisme, dans le monde professionnel ?

La sororité dans l’entrepreneuriat : entre nécessité et questionnements professionnels

“Envisagée comme outil de pouvoir féminin, la sororité nous invite à repenser ce que signifie être une femme aujourd'hui, à questionner les rapports de domination et à imaginer le monde de demain.

Voici ce qu’écrit l’autrice féministe Chloé Delaume dans l’ouvrage collectif Sororité (2021) qu’elle a dirigé.

Si ce terme de sororité revient de plus en plus dans notre langage quotidien, c’est parce que les consciences féministes s’éveillent pour les droits des femmes.

Critiquée par certaines personnes qui considèrent que cet entre-soi féminin s’érige pour devenir anti-hommes et contre la parité, moquée par d’autres qui pensent que ce terme véhicule une image rose pailletée de l’entraide féminine, la sororité questionne.

Elle questionne nos rapports aux autres, aux violences faites aux femmes, à soi-même, son identité et le sexisme intériorisé. Car c’est bien de ça dont il est question avec cet acte de faire collectif.

Ce mouvement ne touche pas seulement la sphère privée. Elle est à utiliser dans la sphère publique, et notamment au travail. Lieu qui cristallise les inégalités entre les genres de manière visible, le professionnel est à l’image de la société patriarcale : rempli de stéréotypes et de discriminations.

Malheureusement, les discriminations sont aussi présentes dans l’entrepreneuriat.

Dans cet article qui réfléchit à la sororité dans un contexte entrepreneurial, vous allez découvrir :

  • la définition, les origines et les limites du mot sororité ;
  • pourquoi elle est nécessaire au quotidien et au travail ;
  • ce que cela représente chez Sorority Club.

Prête à découvrir pourquoi Sorority Club pour ce nom et son approche du féminisme ?

Six femmes se tiennent devant un mur blanc et regardent la caméra frontalement. Elles sont habillées de couleurs vives et représentent la sororité et l’entraide.
Crédits photo : Clarke Sanders - Unsplash

C’est quoi la sororité ?

Définition

La sororité, c’est un peu comme la fraternité mais en version masculine. C’est l’entraide entre femmes qui se regroupent et se serrent les coudes car elles vivent les mêmes violences et discriminations de genre au quotidien.

Derrière ce mot se cachent les idées :

  • de solidarité ;
  • d’émancipation ;
  • d’action collective.

Bien évidemment, il ne s’agit en aucun cas de créer des groupes qui chercheraient à supplanter les hommes. C’est d’ailleurs une vieille remarque antiféministe de penser ça, mais passons.

La sororité, c’est l’acte même de montrer sa clairvoyance sur le sexisme qui entoure les femmes et qui s’est immiscé à l’intérieur de chacune. Parce que faire une remarque sur le physique ou les vêtements que porte votre collègue avec vos homologues masculins reste du sexisme intériorisé.

L’origine du mot sororité

Étymologiquement, le mot sororité vient de soror qui signifie “sœur” ou cousine”. Par extension, ce terme vient du latin sororitas qui renvoie aux organisations de religieuses.

Parce que c’est au Moyen-Âge que ce mot voit le jour, il fait référence aux communautés de femmes qui souhaitent vivre ensemble pour se créer un espace de liberté. La communauté non religieuse des béguines au XIIe siècle en est un bon exemple.

Aujourd’hui, ce terme est revenu en force grâce aux collectifs militants et aux mouvements féministes. Il est de plus en plus utilisé dans le langage courant.

Les limites du terme

Le mot sororité comporte tout de même quelques limites qu’il est utile de souligner.

Lauren Bastide, journaliste, militante et créatrice du podcast La Poudre préfère utiliser le mot d’”adelphité”.

La définition d’adelphité est la suivante : “la relation entre deux personnes qui ont les mêmes parents, indépendamment de leur sexe ou de leur genre. Ce mot recouvre à la fois les notions de fraternité et de sororité.”

L’adelphité est plus inclusif parce qu’il insiste sur les liens de solidarité entre personnes, qu’importe leur genre, plutôt que sur une entraide exclusivement féminine, ce qui pose la question des personnes non binaires.

Et puis sous le terme de sororité se cachent différents stéréotypes : on a tout de suite l’idée de femmes cisgenre blanches, hétérosexuelles et d’une classe aisée. La notion d’intersectionnalité n’est pas prise en compte quand on brandit la sororité.

Ce terme complexe vient de la juriste Kimberlé Crenshaw en 1989. Il fait référence aux situations où les personnes vivent différentes oppressions de manière simultanée.

En plus du sexisme, elles peuvent vivre des violences dues :

  • à leur handicap ;
  • au fait qu’elles soient racisées ;
  • à la pauvreté ;
  • à leur orientation sexuelle ;
  • à leur religion …

Ce ne sont pas seulement des violences sexistes. Elles peuvent faire face à du racisme, validisme, de la psychophobie et ainsi de suite.

Deux personnes qui entreprennent sont assises face à face. La première, de dos est à gauche. La deuxième, de face est en train de parler.
Crédits photo : Allgo - Unsplash

Pourquoi la sororité est nécessaire au quotidien et au travail

La sororité, ou l’adelphité, est nécessaire pour faire face aux différences oppressions vécues par les minorités de genre.

Ici on va parler majoritairement du sexisme mais nous n’oublions pas les autres luttes.

Pour sortir de la compétition qui renforce les inégalités

Diviser pour mieux régner, c’est le résultat du patriarcat. Que la personne qui n’a jamais émis un commentaire sexiste sur une autre femme lève la main.

Le sexisme est tellement intériorisé chez chacun·e qu’on ne s’en rend pas forcément compte. Les femmes ont été habituées (voire éduquées) à se tirer dans les pattes et vers le bas. Dès qu’il y a une équipe exclusivement féminine, il y a toujours quelqu’un pour demander si ce n’est pas trop dur, s’il n’y a pas de crêpage de chignon et ainsi de suite.

Tout ça maintient le statu quo et perpétue les inégalités entre les femmes et les hommes. On ne se rebelle pas contre les injustices, les violences sexuelles et les discriminations car les femmes sont trop occupées à se critiquer.

Qui est-ce que ça arrange ? Toujours les mêmes.

Pour briser les clichés sexistes et patriarcaux

Un des plus gros clichés sexistes qui subsiste dans le monde de l’entreprise, c’est cette compétition entre les femmes. Rien d’étonnant quand on voit les images féminines avec lesquelles les femmes grandissent.

Cette compétition naît du fait que chacune souhaite atteindre LA place unique aux côtés des hommes. Parce que les femmes ne sont pas la norme dans certains domaines, il faut jouer des coudes pour y arriver.

Entre le syndrome de la reine des abeilles qui mène la vie dure aux autres femmes dans  l’entreprise, et le syndrome de la Schtroumpfette qui fait qu’il n’y a qu’UNE seule figure féminine parmi tous les hommes, la compétition et la rivalité sont les maîtres-mots.

Faire preuve de sororité dans l’entrepreneuriat permet de briser les stéréotypes de l’entrepreneuriat féminin et de s’élever ensemble dans une démarche féministe de lutte contre la domination masculine. Voici 5 conseils pour faire preuve de plus d’adelphité au travail.

Pour être dans l’empathie et l’inclusivité

La sororité, et l’adelphité encore plus, sont nécessaires pour créer ses propres règles et redéfinir le monde avec plus d’inclusivité et d’empathie.

Cet élan du collectif permet de devenir des alliées réelles et tangibles, de créer des espaces de discussions safe et de ne plus se sentir isolée.

Il s’agit de reprendre le pouvoir collectivement pour se libérer du sexisme intériorisé et chercher à résister, ensemble, aux oppressions quotidiennes.

La sororité, ou l’adelphité, est nécessaire pour faire face aux **différences oppressions** vécues par les minorités de genre.   Ici on va parler majoritairement du sexisme mais nous n’oublions pas les autres luttes.  ### H3 : Pour sortir de la compétition qui renforce les inégalités  Diviser pour mieux régner, c’est le résultat du patriarcat. Que la personne qui n’a jamais émis un commentaire sexiste sur une autre femme lève la main.   Le sexisme est tellement intériorisé chez chacun·e qu’on ne s’en rend pas forcément compte. Les femmes ont été habituées (voire éduquées) à se tirer dans les pattes et vers le bas. Dès qu’il y a une équipe exclusivement féminine, il y a toujours quelqu’un pour demander si ce n’est pas trop dur, s’il n’y a pas de crêpage de chignon et ainsi de suite.   Tout ça maintient le statu quo et perpétue **les inégalités entre les femmes et les hommes.** On ne se rebelle pas contre **les injustices, les violences sexuelles** et les discriminations car les femmes sont trop occupées à se critiquer.   Qui est-ce que ça arrange ? Toujours les mêmes.   ### H3 : Pour briser les clichés sexistes et patriarcaux  Un des plus gros clichés sexistes qui subsiste dans le monde de l’entreprise, c’est cette compétition entre les femmes. Rien d’étonnant quand on voit les images féminines avec lesquelles les femmes grandissent.   Cette compétition naît du fait que chacune souhaite atteindre LA place unique aux côtés des hommes. Parce que les femmes ne sont pas la norme dans certains domaines, il faut jouer des coudes pour y arriver.   Entre **le syndrome de la reine des abeilles** qui mène la vie dure aux autres femmes dans  l’entreprise, et le **syndrome de la Schtroumpfette** qui fait qu’il n’y a qu’UNE seule figure féminine parmi tous les hommes, la compétition et la rivalité sont les maîtres-mots.   Faire preuve de sororité dans l’entrepreneuriat permet de briser les stéréotypes de l’entrepreneuriat féminin et de s’élever ensemble dans **une démarche féministe** de lutte contre la domination masculine. Voici 5 conseils pour faire preuve de plus d’adelphité au travail.  ### H3 : Pour être dans l’empathie et l’inclusivité  La sororité, et l’adelphité encore plus, sont nécessaires pour créer ses propres règles et redéfinir le monde avec **plus d’inclusivité et d’empathie.**  Cet élan du collectif permet de devenir des alliées réelles et tangibles, de créer des espaces de discussions safe et de ne plus se sentir isolée.   Il s’agit de reprendre le pouvoir collectivement pour se libérer du sexisme intériorisé et chercher à résister, ensemble, aux oppressions quotidiennes.
Crédits photo : Priscilla du Preez - Unsplash

Ce que représente la sororité chez Sorority Club

Si Sorority Club porte la sororité dans son cœur et dans son nom, c’est parce que cette solidarité féminine est au centre de notre pourquoi.

Notre réseau business d’entrepreneuses n’est pas uniquement basé sur les questions entrepreneuriales. Il a pour ambition de réunir les femmes entrepreneures et surtout de créer un espace ou chaque personne se sent libre de parler, forte et comprise grâce à la non-mixité choisie.

Parce que si Elizabeth a lancé ce projet, c’est parce que durant ses 10 ans d’activité :

  • Elle n’a jamais lu un seul livre business écrit par une femme.
  • Lorsqu’elle est intervenue dans une école de commerce, une élève brillante lui a répondu qu’elle souhaitait avoir un enfant un jour et ne savait pas si gérer une entreprise et élever son enfant allaient compatibles.
  • Elle est sans cesse questionnée pour savoir si son entreprise est bien la sienne (sous-entendu, si elle n’appartient pas à son associé ou son mari).
  • On lui demande beaucoup trop souvent comment elle réussit à gérer ses enfants et son entreprise (alors que personne ne demande ça à son mari).
  • Elle a préféré s’isoler pendant des années plutôt que d’aller dans des groupes business entrepreneuriaux où l’ambiance oscille entre compétition, coups bas et séduction.

Vous souhaitez rejoindre un réseau business féministe qui vous aide à vous lancer et vivre de votre activité ? Rejoignez Sorority Club.

Publié le
April 25, 2024
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