Entrepreneuriat féminin : oser se lancer
Comment se lancer dans l’entrepreneuriat lorsque l’on est une femme ? Sorority Club vous explique tout ce qu’il y a à savoir pour faire le grand saut.
Entrepreneuriat féminin : tout savoir pour se lancer !
L’entrepreneuriat féminin, vaste aventure lorsque l’on décide de se lancer à son compte ! Si vous êtes en train de lire cet article, c’est sans doute parce que vous souhaitez sauter dans le grand bain de l’entrepreneuriat.
Entre peur et excitation, c’est normal de ressentir tout ça lorsque l’on se trouve encore en haut du plongeoir et que l’on regarde en bas. Mais une fois le saut effectué hors du salariat, on parie que vous n’aurez pas envie d’y retourner.
Aujourd’hui vous êtes sans doute au tout début de votre aventure, ou alors en pleine réflexion sur les possibilités de vous lancer.
Vous ne savez pas quelles sont les étapes à suivre pour devenir sa propre cheffe d’entreprise, les aides dont vous pouvez bénéficier en tant que femme entrepreneure ou encore s’il existe des réseaux féminins pour se sentir moins seules.
Pas de panique.
Dans cet article vous allez surtout découvrir :
- en quoi consiste exactement l’entrepreneuriat féminin ;
- les chiffres clés de l’entrepreneuriat au féminin ;
- les freins que les femmes peuvent rencontrer ;
- les aides qui existent pour se lancer ;
- et bien évidemment : une courte présentation de Sorority Club !
Alors, prête à changer de vie ?
Entrepreneuriat féminin : une définition s’impose
C’est quoi l’entrepreneuriat féminin ?
Sans surprise, c’est l’activité économique réalisée par des femmes qui entreprennent. Cela peut aller de la cheffe d’entreprise d’une société ou d’une SARL à la femme freelance dans le numérique, en passant par les artisanes.
Les facettes de l’entrepreneuriat féminin sont nombreuses mais ce terme englobe toutes les femmes qui se lancent à leur compte.
Attention cependant, l’entrepreneuriat au féminin reste un terme qui peut clasher aux repas de famille (mais pas que). Entre l’idée clichée de ce qu’est une girlboss et les stéréotypes de genre et les préjugés sexistes qui perdurent, les cheffes d’entreprises - et ça vaut aussi pour les micros - rencontrent différentes situations propres à leur genre.
Mais ce terme est à questionner puisqu’il n’existe pas d’entrepreneuriat masculin. Rajouter le mot “féminin” biaise certaines attentes et renforce les stéréotypes qui gravitent autour d’une supposée essence féminine.
Non, l’entrepreneuriat au féminin ne rime pas forcément avec rose, sensibilité et marketing doux. Il peut l’être si c’est voulu, mais ce n’est pas une essence en soi que les femmes porteraient. Et par opposition, que les hommes ne pourraient endosser.
Tout cela n’est que la conséquence d’une société qui éduque et entretient un rapport différent avec les femmes et les hommes, mais ce n’est pas le sujet de cet article.
La seule chose à souligner dans ce terme, c’est que les femmes rencontrent des obstacles ou des difficultés qui sont moins vécues par les hommes qui entreprennent.
Par exemple :
- une plus grande difficulté à allier vie professionnelle et vie personnelle (finir sa visio en catastrophe à 16h pour courir chercher les marmots à l’école, vous savez);
- un traitement médiatique différencié ;
- des remarques et des préjugés sexistes plus fréquents ;
- un syndrome de l’imposteur et un manque de confiance en soi plus élevés ;
Et cette liste est loin d’être exhaustive.
Bien évidemment, ce sont des généralités et il va de soi que les entrepreneurs peuvent aussi connaître un manque de confiance en soi et la course à 15h55 pour récupérer les enfants.
Mais la société patriarcale dans laquelle on vit entraîne une différence d’expérience entre les hommes et les femmes de manière systémique.
Heureusement, il existe des réseaux d’entrepreneuses pour se soutenir et réussir à se lancer en étant pleinement épanouie.
Les chiffres clés de l’entrepreneuriat féminin
Cela fait maintenant quelques années que de plus en plus de personnes ouvrent leur entreprise pour se lancer à leur compte. Et le covid-19 a encore plus bousculé les choses.
Mais qu’en est-il des femmes ? Est-ce qu’elles se lancent dans l’entrepreneuriat autant que les hommes ?
Tour d’horizon des chiffres clés de l’entrepreneuriat au féminin.
Un état des lieux
D’après une étude de l’INSEE datant de 2015
- 4 entreprises sur 10 sont ouvertes par des femmes ;
- il y a 900 000 femmes dirigeantes d’entreprise (travailleuses salariées ou non salariées) ;
- 27 % des Françaises sont dans une démarche entrepreneuriale ou l’ont déjà été ;
- 40 % des micro-entreprises sont lancées par des femmes ;
- 25 % de femmes sont à la tête de SARL.
On aborde la question de l’argent un peu plus loin, mais les inégalités présentes dans le salariat ne disparaissent pas dans l’entrepreneuriat. Ils se retrouvent simplement sur d’autres points qui sont tout aussi importants.
La réalité de l’entrepreneuriat au féminin
La journaliste Fiona Schmidt, dans une newsletter rédigée pour le média Les Glorieuses écrit cette phrase très marquante :
Alors : liberté, égalité, surtout pas salariée ?
Aujourd’hui, la création d’entreprise est vue comme LE modèle à suivre pour concilier liberté financière et liberté dans son planning. Mais tout n’est pas tout rose et pailleté (et les doigts de pied ne sont pas tous en éventail à Bali, loin de là).
Quelques chiffres représentatifs trouvés dans le rapport du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) de 2018 :
- 23,9% de femmes deviennent entrepreneuses par “nécessité” contre 21,1% des hommes ;
- 7 femmes sur 10 expliquent que l’ouverture de leur entreprise sert à assurer leur propre emploi (contre presque 1 homme sur 2) ;
- les créatrices d’entreprises sont plus diplômées que leurs homologues : 68% ont un diplôme de l’enseignement supérieur contre 53% des hommes
Elles doivent plus souvent se lancer à leur compte pour répondre au manque d’opportunités professionnelles sur le marché de l’emploi.
Une enquête de l’ACPE souligne que 32% des entrepreneuses étaient demandeuses d’emploi et que 14% d’entre elles n’avaient pas d’activité professionnelle contre 7% des hommes.
Tous ces chiffres montrent bien une chose, qu’explique très bien Insaff El Hassini, juriste financière :
Pour qu’une femme soit employable en France, il faut qu’elle entre dans une case. Elle doit être ‘suffisamment jeune’, ‘suffisamment’ diplômée , ‘suffisamment’ qualifiée et compétente, et ne pas être trop exigeante en termes de valorisation professionnelle et salariale. Si elle ne remplit pas ce bingo de l’employée modèle, elle est marginalisée sur le marché du travail, et se trouve souvent contrainte de devenir sa propre employeuse, qu’elle ait des velléités d’entreprendre ou pas.
L’entrepreneuriat apparaît comme un modèle de rêve pour certaines, mais pour d’autres, c’est la seule solution lorsqu’elles sortent d’une longue période d’inactivité (congé parental, maladie) ou qui maîtrisent mal le français.
Discriminées à cause de leur genre, leur origine ethnique, ces femmes sont majoritaires dans des secteurs tels que l’aide aux personnes âgées, aux enfants et le ménage.
Les freins à l’entrepreneuriat féminin
Être la créatrice de sa propre entreprise n’est pas forcément synonyme d’égalité. Entre les violences sexistes rencontrées, les différents biais qui impactent la création d’entreprise et la difficulté de concilier vie professionnelle et vie personnelles ; pas toujours simple d’entreprendre au féminin.
Petit tour d’horizon des particularités de l’entrepreneuriat féminin qui mettent en lumière les combats à mener pour l’égalité réelle.
Les inégalités existent aussi dans l’entrepreneuriat
Moins d’entrepreneuses
Il y a moins d’entrepreneuses comparé aux entrepreneurs comme en témoignent les chiffres cités au-dessus.
Quelques chiffres à retenir :
- L’INSEE montre que 4 entreprises individuelles sur 10 sont créées par des femmes.
- 21 % des start-up sont dirigées par des femmes.
- d’après le collectif SISTA, les entrepreneuses sont seulement 2% à lever des fonds, avec des montants bien inférieurs aux hommes.
- 1 seule femme est à la tête d’une entreprise du CAC 40.
Ces chiffres sont représentatifs du manque de parité qui se retranscrit aussi dans le milieu et de l’hésitation que rencontrent les femmes, jeunes ou moins jeunes, quand il s’agit de se lancer.
Les stéréotypes de genre ont la vie dure
Un stéréotype de genre, c’est avant tout un cliché ou des idées reçues sur des traits spécifiques qui seraient liés à un genre.
Et bien évidemment, ils sont aussi présents dans le freelancing.
Premièrement, dans le choix du domaine d’activité. Par exemple, il y a significativement moins de femmes dans l’informatique, le commerce ou encore la restauration, mais elles sont en nombre dans l’enseignement, la santé humaine et les actions sociales.
Ensuite, dans les idées reçues et sexistes qu’il faut affronter. Et c’est d’autant plus vrai lorsque l’on est mère et entrepreneuse. Les attentes différenciées entre un père et une mère qui travaillent font partie de ces discriminations qui impactent les porteuses de projet.
La vidéo, qui découle d’une étude menée par SISTA x Mirova Forward avec le Lab’ R&D de Mots-Clés, est extrêmement parlante.
Des journalistes femmes posent des questions à des hommes entrepreneurs, spécifiquement celles que l’on demande régulièrement aux dirigeantes.
Parmi elles, voici celles qui désarçonnent quelque peu les hommes en face :
- Vous ne trouvez pas que c’est dur pour un homme, alors qu’on est en 2022, de privilégier sa carrière ?
- Et si vous pouvez vous adresser à des jeunes hommes qui ne pensent même pas à se lancer dans ce genre de carrière, qu’est-ce que vous pourriez leur dire ?
- (…) comment vous gérez le syndrome de l’imposteur ?
- Est-ce que vous arrivez à ne pas vous laisser submerger par vos émotions ?
Posées à des entrepreneurs, ces phrases font sourire, preuve du sexisme et des attentes différenciées dont font face les femmes entrepreneuses.
Moins d’argent
Ah l’argent ! C’est le nerf de la guerre, mais c’est surtout le nerf d’une entreprise. Même lorsque l’on est sous le statut auto-entrepreneur.
Entre la peur de vendre, le sentiment d’illégitimité qui peut pousser chacune à brader ses prix, et le fait que cela soit mal vu qu’une femme veuille faire de l’argent, c’est fréquent que les hommes gagnent plus et fassent de plus gros chiffres d’affaires.
Mais cette différence se voit surtout dans les levées de fonds effectuées par les start-up.
Comme le souligne une étude du collectif SISTA et de BCG, en 2021, les fondatrices lèvent quatre fois moins que les fondateurs.
Pour une équipe féminine, les chiffres s’élèvent en moyenne à 4,4 millions d’euros contre 18,8 millions pour leur pendant masculin. Oui, la différence est énorme.
Les paradoxes sur l’entrepreneuriat des femmes
De nombreuses études sont unanimes sur le sujet : les entreprises crées par des femmes sont aussi performantes, voire plus, que celles lancées par des hommes.
Selon le rapport du Global Entrepreneurship Monitor (GEM), les Françaises considèrent à 58,1 % que les entrepreneurs ont un “statut élevé”. Pourtant elles ne sont que 15% à vouloir créer ou débuter leur propre projet dans les années à venir.
Hummm quoi ?
Ces statistiques sont le résultat de plusieurs choses :
- un manque de confiance en elles (seules 29% des femmes s’estiment capables de le faire) ;
- une peur de l’échec (45 % des Françaises ont cette peur).
Cette infographie réalisée par Infogreffe pour la journée internationale des droits des femmes 2022 est très parlante sur la situation des femmes entrepreneuses.
Comment encourager l’entrepreneuriat au féminin ?
Heureusement, il existe de plus en plus d’aides pour se lancer à son compte ! Régionales et parfois nationales, elles sont là pour vous aider à créer et pérenniser votre entreprise. Ce sont de véritables supports qui encouragent les femmes à oser l’aventure.
Les aides à la création d’entreprise
Voici quelques organismes dédiés aux femmes entrepreneures :
- le collectif SISTA
- Hello Willa
- Action’elles
Et bien évidemment : Sorority Club, le réseau professionnel pour les femmes qui entreprennent et qui recherchent de la sororité.
Si vous avez besoin de fonds et de soutien pour commencer votre activité, lisez notre article dédié aux aides qui existent pour l’entrepreneuriat féminin.
Sorority Club, le réseau né pour booster les femmes entrepreneures
Sorority Club c’est avant tout un réseau lancé par des entrepreneuses, pour des femmes entrepreneures.
Pourquoi ?
Parce que nous aussi on a vécu l’isolement derrière notre ordinateur.
Entre notre famille et nos proches qui nous soutiennent mais qui ne comprennent pas franchement ce que l’on fait toute la journée et les événements de réseautage qui ne prennent pas en compte les particularités liées à l’entrepreneuriat au féminin, difficile de ne pas avoir l’impression d’être seule.
C’est pour cela que Sorority Club est là : pour vous mettre un bon coup de boost dans votre aventure entrepreneuriale et que vous ayez toujours une autre femme à vos côtés dans les coups durs et les moments de joie.
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