3 exercices pour penser à soi
Comment réussir à penser à soi ? Entre le travail, le quotidien, les enfants, les femmes ont plus de mal à penser à soi. Voici 3 exercices pour vous
Comment penser à soi ? 3 exercices pour y arriver sans culpabiliser
Comment réussir à penser à soi ? Si vous cherchez à répondre à cette question, c’est sans doute parce qu’en ce moment vous vous sentez débordée, fatiguée, vos émotions sont trop fortes et vous l’impression de toujours faire passer les autres avant vous.
Vos enfants, votre partenaire, vos collègues du bureau ou votre clientèle si vous êtes entrepreneuse, tout le monde pompe votre énergie et ne vous en laisse que des miettes.
Ne vous en faites pas, vous n’êtes pas du tout égoïste parce que vous souhaitez penser à vous en premier. C’est normal et le résultat d’une société où les attentes sont différenciées entre les hommes et les femmes. Votre épuisement et cette envie de prendre soin de soi sont loin d’être anormales.
Votre homme travaille ? Alors cela va de soi qu’il aille boire une bière en fin de journée avec ses copains pendant que vous vous occupez des enfants, des devoirs, des repas, de la lessive. Femmes et hommes ont des rôles genrés, que ça soit dans leur emploi du temps ou leur rapport aux autres.
Dans cet article, découvrez 3 exercices qui vont vous aider à penser à vous pour prendre soin de soi, sans pour autant culpabiliser de le faire.
Ne vous attendez pas à lire des conseils roses pailletées qui dépolitisent le temps pour soi (le self care) **à coup de rituels, de masques pour le visage et de bains à la lumière de la bougie.
Cela peut en faire partie, mais il faut comprendre les rouages systémiques qui se jouent sous l’acte même de penser à soi et prendre du temps pour soi quand on est une femme stressée.
Comprendre les injonctions qui empêchent les femmes de penser à soi
Pourquoi est-ce plus dur pour une femme de prendre du temps pour elle et de s’écouter ? À cause de la société dans laquelle on vit (bonjour le patriarcat) et la socialisation différenciée que reçoivent les petites filles et petits garçons.
Cela pourrait faire l’objet d’un livre à part sur les injonctions, mais voici quelques pistes de compréhension.
Chercher à atteindre la perfection
Ce sont ces attentes différenciées qui font que les femmes cherchent à atteindre la perfection, sur tous les points :
- la compagne parfaite qui endosse alors la charge s*xuelle (s’épiler, être belle et douce…), la charge contraceptive, la charge mentale (racheter du PQ en rentrant du boulot quand il ne reste qu’un rouleau), les tâches ménagères et j’en passe ;
- la maman idéale qui fait preuve de patience, prépare des repas bio et bons pour ses marmots, ne crie jamais ou n’utilise pas la négation pour rester dans l’éducation positive, comme toutes les mumpreneurs parfaites sur les réseaux ;
- la bosseuse, parce que maintenant que les femmes ont le droit de travailler, il faut faire carrière (tout en élevant des enfants, sinon elles sont égoïstes).
Bref. Tout ça pour dire que les femmes cherchent à travailler deux fois plus dur pour atteindre la perfection et être reconnues, que ça soit dans leur travail ou bien dans leurs tâches quotidiennes.
Parce qu’un père qui donne le biberon à son fils est adulé tandis qu’une mère qui ne le fait est une personne indigne, ce n’est pas de la faute des femmes à une échelle individuelle si elles veulent ressembler à Wonder Woman.
C’est à cause de cela que l’épuisement pointe le bout de son nez et qu’il devient difficile de continuer à s’occuper de soi.
Donner sans rien attendre en retour
Depuis l’enfance, les femmes sont éduquées à prendre soin des autres. Les poupées sont bichonnées et biberonnées, mises au lit quand elles ont de la fièvre et les petites filles apprennent, inconsciemment, à devenir à l’écoute des autres et à prendre soin des gens.
Ce n’est pas pour rien si les métiers du care (du soin) sont majoritairement féminins, et par extension, moins bien payés. Mais ça, c’est un autre sujet.
Le travail domestique n’étant pas rémunéré et invisible, les femmes sont habituées à donner de leur temps, de leurs compétences et de leur énergie pour satisfaire les besoins des autres avant les leurs. Et ce n’est pas qu’une question de lâcher-prise différent entre les conjoints.
Petite anecdote qui va vous faire grincer des dents : j’ai récemment demandé à un entrepreneur comment il avait réussi à gérer son travail avec deux enfants en bas âge. Il m’a répondu que les boules quies lui avaient sauvé la vie. Simple. Efficace.
Cette réponse est représentative de plusieurs choses :
- les femmes n’ont pas cette possibilité de “déconnecter” de la réalité quotidienne quand bon leur semble car elles endossent doivent s’occuper des autres et de faire tourner la maison ;
- les hommes se donnent le droit de ne pas être disponible et se sentent légitimes de le faire et de penser à eux en toute circonstance.
Vivre dans une société qui en attend toujours plus de soi
Dernière chose qui vous empêche de prendre du temps pour penser à vous : la société dans laquelle on vit. Sans surprise, les expériences de chaque personne sont individuelles mais également systémiques.
Dans une société capitaliste, il est nécessaire de produire du capital (= travailler) pour être valorisé·e et utile. Cela pousse à vouloir en faire toujours plus pour se sentir méritant·e et augmente le stress.
Certaines phrases que l’on se répète comme des mantras pour se motiver deviennent de vraies injonctions culpabilisantes :
- sois-forte ;
- fais des efforts ;
- travaille dur ;
- quand on veut, on peut.
La liste peut être très longue. C’est important de garder en tête que c’est la culpabilité qui nous fait travailler toujours plus, ce qui peut mener au burn out. Les moments où l’on prend soin de soi deviennent des moments où l’on ne fait “rien” d’après les idées capitalistes, car on ne produit rien.
3 exercices pour réussir à penser à soi sans culpabiliser
Alors non, il ne s’agit pas de vous rajouter une nouvelle injonction à l’épanouissement en vous disant : “Mais enfin ! Il s’agit juste de prendre du temps pour soi et de laisser ses enfants à son mari le temps d’un massage.” Cela ne résout pas les problèmes de manière systémique.
Voici 3 exercices concrets à faire pour réussir à penser à soi un peu plus sans culpabiliser.
1. Arrêter de se comparer
Première étape avant de rentrer dans le vif du sujet : travailler son mindset d’entrepreneuse. Et ça, ça passe par le fait de ne pas se comparer.
Que ça soit les autres mamans sur les réseaux sociaux, les autres entrepreneuses qui réussissent tout ce qu’elles entreprennent ou l’image de la femme parfaite placardée à tous les coins de rue ; c’est la comparaison qui peut vous faire tomber dans une quête sans fin du prochain objectif à atteindre.
Pour arrêter de vous comparer et réussir à penser un peu plus à vous :
- Faites une liste de tous vos accomplissements récents ou plus anciens.
- Notez également vos forces et vos compétences en face de vos fragilités et vos peurs. Vous pourrez comprendre que ces dernières ne vous définissent pas et n’entachent pas votre valeur.
- Écrivez en face des compliments sur vos compétences et des mots doux sur vos faiblesses. Cela va entraîner votre petite voix intérieure à être plus bienveillante.
Il faut bien prendre conscience que si vous culpabilisez, ce n’est pas de votre faute. Et c’est OK si vous culpabilisez encore, même si vous travaillez dessus. Se déconditionner de certains schémas ne se fait pas de manière linéaire. Bien évidemment, la méditation et la respiration lente peuvent aussi vous aider à trouver de l’empathie et de la sérénité au quotidien.
Et surtout n’oubliez pas : la vie sur les réseaux sociaux, ce n’est pas la vraie vie.
2. S’organiser au mieux et déléguer
Prendre le temps de penser un peu plus à soi et à ses projets, ça passe aussi par une meilleure organisation de sa vie pro et perso. Et c’est encore plus vrai quand on est entrepreneuse.
Mieux organiser et délimiter son temps, n’est pas synonyme de to-do liste à rallonge. Cela peut passer par la délégation de certaines tâches et la priorisation. Bien évidemment, il ne faut pas que cela rajoute une charge mentale dans une tête déjà prête à exploser.
Mais avec les bons processus et du travail en amont, déléguer certaines missions vous fait gagner du temps et de l’espace pour vous permettre de penser à vous, pleinement, dans votre vie personnelle.
3. Prendre du temps pour soi
Parfois plus simple à dire qu’à faire vraiment, c’est nécessaire de prendre du temps pour soi. Sans quoi, vous ne pourrez ni vous occuper de vous ni des autres.
Repensez à l’image que l’on voit dans les manuels de sécurité des avions : il faut d’abord mettre son masque à oxygène en cas de problème avant d’enfiler celui de son enfant.
Prendre du temps pour soi permet de penser à soi, ses besoins, ses projets, sa santé mentale et physique et d’affronter sereinement les obstacles du quotidien.
Pour prendre du temps pour vous :
- Bloquez des créneaux dédiés dans votre agenda en premier ! Ils ne peuvent être ni changés, ni modifiés ou raccourcis.
- Placez ces moments avant vos rendez-vous professionnels et traitez les comme des rendez-vous avec vous-mêmes.
- Mettez les en semaine et en journée si vous travaillez à votre compte. C’est bien plus facile de les respecter s’ils ne sont pas en fin de journée ou en week-end.
Surtout, ces temps pour vous sont des moments pour faire ce qui vous anime et des choses vous aimez vraiment ! Pas de tâches ménagères dessus ou autre. Posez-vous la question pour savoir ce qui vous fait vraiment du bien (lecture, sport, longues balades dans la nature) et consacrez y du temps.
Vous l’aurez compris, penser à soi demande de prendre conscience de certaines choses pour y arriver sans culpabiliser. Entre remise en question de la femme parfaite et prise de conscience de la charge mentale, vouloir penser à soi est politique.
Bien évidemment, détricoter ces mécanismes qui poussent à vouloir être la femme parfaite ne doit pas devenir une nouvelle injonction.
Et puis pour réussir à penser à soi, rien de mieux que de s’entourer de personnes qui vivent des choses similaires. Vous êtes entrepreneuse ou freelance ? Rejoignez Sorority Club, le réseau business féminin et féministe.